Pour la première fois, une partie des rencontres européennes de l'AMP se déroulera de manière décentralisée, du 19 au 27 août 2006.

Pourquoi décentraliser ?

Constat

Les conférences de l'AMP sont souvent très denses, avec une telle concentration de personnes et d'activités que beaucoup de choses en deviennent difficiles :

• on ne fait souvent pas beaucoup plus rencontres dans un rassemblement de 700 personnes qu'à 100, surtout sur un temps aussi court qu'un gros week-end;
• la profusion des discussions et ateliers permet, certes, de choisir de qui nous intéresse, mais conduit inévitablement à ignorer une grande part de ce qui se passe, et provoque un rapport quasi-consommateur à ce qui est proposé. Ces comportements, ainsi que la confusion suscité générale due à la dimension de la rencontre, n'encouragent pas les personnes peu averties à s'intéresser au processus de l'AMP/PGA. Ceci renforce la distinction entre le petit groupe de personnes attachées aux structures du réseau et l'ensemble des autres, qui l'ignorent presque complètement. Cette spécialisation renforce les hiérarchies implicites à l'AMP/PGA ;
• les tâches logistiques sont très lourdes, ce qui nécessite un important travail local en amont et favorise une organisation basée sur la spécialisation des tâches qui a, là encore, des conséquences en terme de hiérarchie implicite ;
• les besoins inhabituels en nourriture et matériels nécessitent souvent d'abandonner les modes de ravitaillement normalement pratiqués sur le lieu (récupération, auto-production, etc.) pour entrer dans des économies toutes autres (extra-locale, grande consommation, sous-traitance, etc.) ;

Objectifs

En décentralisant partie de la conférence, nous espérons donc favoriser les points suivants :

• améliorer la qualité des rencontres par un nombre de personne relativement réduit en chaque lieu décentralisé, ainsi qu'une durée plus longue ;
• se donner le temps d'approfondir les discussions
• favoriser des échanges de savoir pratique et se donner le temps et les moyens de travailler à des réalisations concrètes (chantiers de construction, préparation d'action etc.), dont nous pensons qu'elles sont également de bonnes occasion de tisser des liens ;
• se donner le temps et la disponibilité nécessaires pour rencontrer les personnes attachées aux lieux d'accueil et comprendre leurs luttes et problématiques locales;
• favoriser la réflexion sur les structures du réseau au sein de chaque lieu décentralisé;
• diluer et désamorcer les hiérarchies implicites par une meilleure répartition des tâches et des intérêts, ainsi que par la recherche de formes adéquates de prises de décision;
• partager une vie quotidienne avec ces personnes et tendre à une meilleure autogestion des tâches, plus égalitaires et plus réfléchie;
• diminuer les efforts à fournir pour répondre aux besoins matériels et logistiques, en choisissant une échelle d'organisation qui corresponde aux possibilités des lieux d'accueil, et qui permette à ceux-ci de mettre à disposition leurs ressources habituelles sans en subir de trop gros contre-coup.

Lieux décentralisés